La grèze : l'histoire d'une rencontre
L'origine exacte de La Grèze n’est pas authentifiée.
Certaines parties pourraient dater du XVIe siècle.
Une première attestation écrite de l’existence de cette demeure figure dans le dictionnaire des paroisses du diocèse de Tulle.
L’abbé Jean-Baptiste Poulbrière évoque ainsi au milieu du XVIIe siècle « La Grèze » : propriété d’une famille du nom de Grèze.
Jean Grèze a été nommé curé de Brivezac en 1668 par l'évèque de Dax, prévôt.
Martiale de La Grèze épouse à la fin du XVII eme siècle François Delisle de Sainte-Marie originaire du Haut Limousin.
C'est ainsi que la propriété passe aux mains des Delisle de Sainte-Marie.
Jean-Louis succède à François puis Jean-François à Jean-Louis.
Jean-François Delisle de Sainte-Marie (1731 - 1802), seigneur de la Garrigue, Delpouch et de Grave, capitaine au régiment du Bourbonnais (garnison à Arras) épouse en première noce le 17 novembre 1767 à Seclin, Marie-Françoise du Chambge de Noyelles, décédée à Brive peu après le début de la révolution. En seconde noce il épouse Antoinette Sourzac (1765 - 1845) habitante de Collonges, et il décède en 1802.
En 1803, Antoinette devenue propriétaire de tous les biens de son défunt mari, dont La Grèze, épouse en seconde noce Etienne-François de Planchard de Cussac (1771 - 1865).
C'est ainsi que La Grèze est devenue propriété de la famille de Planchard de Cussac, et ce jusqu'en 1990.
Mais la question est de savoir quand la petite maison de La Grèze a été transformée en château?
Certains écrits parlent de la fin du XVII eme siécle, des spécialistes verraient plutôt cela vers 1720, 1730.
Cela s'est fait sans nul doute quand la famille Delisle de Sainte-Marie en était propriétaire.
Le style classique de la bâtisse avec ses grandes fenêtres, son fronton avec oeil de boeuf confirme que cette construction a été élaborée au tout début du XVIII eme siècle.
Comme en témoignent les traces de fenêtres murées dans la tourelle de gauche, vue de la cour, la bâtisse a subi à une époque une transformation pour créer une chapelle qui n'existait pas à l'origine.
La chapelle a reçu sa bénédiction sur commission de l'évèque de Limoges le 25 septembre 1785 par M. Chassaing de Bonnefond, curé d'Altillac.
La Grèze passa au quatrième enfant de Etienne-François et Antoinette: Camille (1811 - 1878). Magistrat, juge de paix du canton de Beaulieu de 1852 à 1878, il fut aussi conseiller municipal de Beaulieu et conseiller général de la Corrèze de 1852 à 1871.
Son fils Gabriel (1835 - 1903) lui succéda à La Grèze où naquirent ses neuf enfants dont Etienne (1876-1953), colonel, père de cinq garçons qui pris sa suite.
Enfin, Jean (1920 - 1998), quatrième des fils d' Etienne repris La Grèze. Il l'a vendit en 1990 à un couple d'anglais. Il ne restait qu'à peine plus de deux hectares de terres autour du château.
La famille ayant le goût de l’agriculture, La Grèze était un vaste domaine d'environ 80 hectares agricole et viticole et producteur du fameux « vin paillé ».
A partir de la deuxième moitié du XXe siècle pourtant, la propriété va peu à peu péricliter.
Les terres seront morcelées.
La végétation reprend possession des alentours de la maison.
Depuis la route de Beaulieu-sur-Dordogne, on ne distingue même plus la demeure sur son promontoire.
Pendant les huit années où le couple d'anglais furent les nouveaux propriétaire, La Grèze ne sera pas tirée de son sommeil.
Les platanes centenaires de la façade côté jardin finissent même par soulever les fondations.
La maison paraît abandonnée et vouée à la ruine ; seuls quelques promeneurs du dimanche viennent encore lui rendre visite.
La situation en est là, lorsque Anne et Jean-Philippe FRANCE visitent la maison à l’automne 1998.
C’est un coup de cœur immédiat pour ces deux parisiens qui, aspirant à venir s’établir dans cette région, décèlent tout le potentiel de cette demeure.
Depuis lors, Anne et Jean-Philippe vont sans relâche s’atteler à la restaurer.
Après d’importants travaux, La Grèze a aujourd’hui pleinement retrouvé sa splendeur d’antan, alliant charme classique et confort moderne.
Anne et Jean-Philippe ont en effet combiné les matériaux et savoir-faire traditionnels de la région avec les technologies récentes de construction.